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Projet de décret L’État ne suivrait pas l’Anses sur le cadmium dans les engrais

Selon Safer Phosphates, qui a analysé un projet de décret sur les matières fertilisantes et supports de culture, le gouvernement Français ne se baserait pas sur les recommandations de l’Anses concernant les teneurs en cadmium. Elle estime que la France ne donne pas la primauté aux intérêts de santé publique, alors même que « des solutions techniques existent pour les agriculteurs ».

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, l’Anses avait recommandé une teneur maximale de 1 mg de cadmium par kg de matière sèche, pour toutes les matières fertilisantes et supports de culture.

 

 

« Cette valeur seuil permet de garantir que le flux annuel d’apport en cadmium ne dépasse pas 2 g/ha/an, quelle que soit la nature (engrais ou amendement, origine organique ou minérale…) et la quantité totale de matière(s) fertilisante(s) apportée(s) au sol agricole », précise Pascal Michaux. Ce flux est recommandé afin de « maîtriser la contamination des sols et des productions agricoles et, par conséquent, l’exposition alimentaire associée », ajoute ce dernier.

 

Selon Safer Phosphates, cette recommandation n’a pas été suivie par le gouvernement dans son décret. Elle déplore ainsi une volonté politique qui ne donne pas la primauté aux intérêts de santé publique (le cadmium étant classé cancérigène pour l’homme).

Des alternatives non contraignantes

Pour Safer Phosphates, limiter ce flux est possible en choisissant des engrais phosphatés à faible teneur en cadmium, qui ne soulèvent pas de contraintes particulières :

 

Pourtant, ces engrais ne sont pas encore suffisamment utilisés à ce jour : pour l’association, il s’agit surtout d’un manque de communication et de sensibilisation auprès des citoyens, ainsi qu’un soutien politique envers les origines marocaines, au détriment d’autres.

Inciter à l’utilisation d’engrais plus « propres »

Pour Pascal Michaux, une solution pour une plus large utilisation de ces engrais pourrait venir des distributeurs, par exemple en exigeant dans les contrats l’utilisation d’engrais phosphatés dotés du label vert. Des incitations financières, au travers de la Pac notamment, pourraient aussi être mobilisées.

 

Concernant le décret en lui-même, Safer Phosphates souhaite que ses préoccupations soient relayées au Parlement et espère que des amendements pourront être ajoutés aux textes actuels.

 

À lire aussi : Les solutions pour limiter l’exposition des consommateurs au cadmium font débat (17/05/21)

 

(1) Association d’entreprises internationales dont l’objectif est d’informer et de sensibiliser les consommateurs et utilisateurs sur les risques liés à la présence de contaminants dans les fertilisants.

(2) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

 

 

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